Transformer le lait local en Afrique de l'Ouest : Procédés et clés du développement des minilaiteries

Publié en 2021, ce guide a été rédigé par Cécile Broutin et Marie-Christine Goudiaby, deux chargées de mission du Gret. Á destination des responsables, promoteurs et conseillers des minilaiteries d'Afrique de l'Ouest, il traite des procédés de production, transformation et commercialisation du lait.

La demande augmente plus vite que la production

La production et la consommation de produits laitiers font partie intégrante de l'économie et du mode de vie de nombreux pays ouest-africains, à l'image de la Mauritanie, du Mali et du Niger. Cette filière est au cœur d'enjeux économiques et sociétaux pour les territoires producteurs : 

• développement économique et social des zones pastorales et agro-pastorales ; 
• création d’emplois et de revenus, notamment pour les jeunes ;
• participation à la transition agroécologique dans cette région ;
• indépendance alimentaire des États ;
• diminution des coûts liés à l’importation de produits laitiers et de leurs dérivés ;
• amélioration de la qualité du régime alimentaire par la consommation d’un lait local plus nutritif

Ces éléments de développement sont d’autant plus importants à prendre en compte, que la demande en lait dans cette région est en constante hausse, en particulier dans les grandes villes. 

Créer des minilaiteries pour soutenir la filière lait locale

Le développement de minilaiteries apparaît comme un objectif viable pour répondre à cet accroissement de la demande tout en soutenant les producteurs locaux. Créées dans les années 1990 avec le soutien des États, d’ONG, d’instituts de recherche et d’organisation de producteurs, nombreuses sont celles qui bénéficient encore d'appuis techniques et financiers. Cependant, même si le lait cru local est généralement perçu par la population comme un produit plus qualitatif, il est concurrencé par le lait en poudre importé, plus facile à transformer, moins cher, disponible toute l’année et ne présentant aucun risque sur le plan sanitaire. De plus, la quantité de lait transformée au sein de ces minilaiteries est moindre (entre 30 et 1000 litres de lait par jour) comparé aux grosses industries plus productives (jusqu’à 20 000 litres). La valorisation des minilaiteries est primordiale pour soutenir de manière durable les exploitations familiales d’éleveurs dans leur production de lait cru.

La promotion du lait local : de la connaissance du marché à la création de son entreprise

L’objectif de ce guide est de donner aux acteurs de la filière lait toutes les clés de fabrication et de commercialisation des principaux produits laitiers ouest-africains. Á partir d’expériences terrain menées par le Gret et ses partenaires en Afrique et en Europe, des fiches pratiques sont proposées, ciblant des produits traditionnellement consommés dans cette région tels que les laits fermentés, les beurres, et de manière plus marginale des fromages (Bénin, Mali, Niger, Togo). Il semble indispensable que les minilaiteries produisent des aliments qui auront leur place sur le marché, afin d’encourager l’achat et la consommation de ces produits à l’échelle sous-régionale.

Voir le rapport complet en français (280 pages)